23.12.08

Almaty, le 17 novembre 2008


" - L'argent les a rendu fous. Le désir d'en avoir, la peur d'en manquer.
- Nous nous sommes enrichis, mais qui mesurera un jour l'appauvrissement qui est allé de pair avec cette évolution ? La vie du village est pauvre. Ils ne s'en sont même pas aperçu."
Le soleil des scorta.Laurent Gaudé. Actes Sud


Almaty, le 17 novembre 2008

Un sharpei, costume rayé tortille des fesses sur le boulevard. Un vélo blanc vole sur le trottoir dans le brouillard. Un blond platine marche dans ses nike, un snow sous le bras. Des voitures spatiales s'arrêtent au feu sans y penser.

Et accrochés à la voie lactée, les monts célestes veillent sur la ville endormie.

Des sapins de noël sont évadés de magasines papier-glacé. Pas de regard, pas un regard. Un oeil sur le feu rouge, un autre dans le miroir. La peau est lisse, pas une ridule. Pas un faux plis, pas de fantaisie.

Et l'ombre des Tien-shan, terre de nomades déchire le ciel sur Almaty.

C'est le ghetto de la richesse, le paradis de l'artifice. Est-ce l'Asie, est-ce l'Europe? C'est l'île dorée, la ville rêvée.Le luxe dégorge du caniveau et va se perdre dans une poubelle. Quelques buildings cherchent à flirter avec le ciel, une banque d'affaire, une maison mère. La cathédrale sera parfaite en carte postale.

Et les montagnes depuis toujours s'épanchent sur la ville en un soupir.

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